Je vous ai raconté dans un précédent article mon accouchement qui s’est terminé par une césarienne. Je m’en vais à présent vous raconter les suites de mon séjour à la clinique, mon retour à la maison suite à la naissance de mon fils et vous donner quelques conseils à suivre pour une récupération plus rapide.
La césarienne est un acte chirurgical qui donne régulièrement aux femmes un sentiment d’échec. Comme je vous l’ai écrit précédemment, je ne l’ai absolument pas vécu ainsi, ayant une très grande peur de sortir naturellement un petit être de 3,5 kg ! 😀
Mon séjour en clinique
Après la naissance de mon fils, j’avais donc dans le bas du ventre, au-dessus du pubis une cicatrice en forme de sourire d’environ 10 centimètres fermée par des agrafes.
Je suis restée 5 jours à la clinique et cela s’est relativement bien passé. Je dis relativement car il y a des petites choses qui me sont tout de même restées en travers…
Tout d’abord, le lendemain de l’accouchement (vendredi), une jeune infirmière est arrivée en me criant dessus comme si j’avais perdue l’ouïe en mettant mon enfant au monde, qu’on allait prendre une douche. Se fichant complètement de mon appréhension à l’idée d’être debout (je ne m’étais pas levée depuis la veille), ni une ni deux, elle m’a levée comme si j’étais un poids mort et m’a emmenée vers la salle de bain où elle m’a aidé à me laver. Je vous passe les détails mais j’ai été très choquée par cet épisode.
Petite parenthèse.
Je n’ai jamais été hospitalisée et je ne suis pas habituée à ce qu’on m’infantilise. C’est le gros bémol que j’ai rencontré en accouchant dans cette clinique : j’ai rencontré un grand nombre d’infirmières et toutes (je dis bien toutes) les JEUNES femmes qui exercent cette profession dans l’établissement où j’ai accouché m’ont prise pour une enfant (ou une demeurée, je ne sais pas, à vous de voir), alors que les infirmières plus âgées se sont adressées à moi tout à fait correctement !
Je ne sais pas si cela est lié à la façon dont les jeunes infirmières sont formées mais je trouve quand même étrange que toutes les jeunes femmes travaillant dans cette clinique se soient adressées à moi de cette façon…
Autre exemple : une de ses jeunes collègues est venue me voir en fin de soirée ou nuit de mon accouchement la veille pour me donner des médicaments et pareil, elle s’est mise à hurler en s’adressant à moi… J’ai vraiment eu l’impression d’être à l’Ehpad…
Fermons cette parenthèse.
Après cette douche compliquée, la puéricultrice est arrivée pour nous dire (je dis nous car mon compagnon est restée avec moi à la clinique durant tout mon séjour) qu’elle allait nous apprendre à faire le bain à notre bébé. Je me lève péniblement, j’observe la scène. Mon compagnon répétait bien les gestes guidés par la puéricultrice. Puis, je me suis sentie mal (vertiges, étourdissements) et ai dû me remettre au lit et regarder tout cela de loin. Le reste de la journée se passa sans encombre.
Le lendemain (samedi), la journée allait être plus compliquée. Le matin, je n’ai pas eu d’antidouleurs, histoire de supporter plus facilement les maux de la cicatrice. Médicaments que l’on me donnait normalement à chaque repas. Car oui, ça fait mal. C’est supportable, je vous rassure, mais attendez-vous à avoir de sacrées douleurs si vous devez éternuer, tousser ou rire aux éclats !
Environ 3 heures après m’être réveillée, je demande à une aide-soignante pourquoi je n’ai pas eu ces médicaments qui me soulageraient car j’avais mal.
Cette personne m’a dit qu’il fallait que je me fasse violence et que certaines femmes font un marathon quelques jours après une césarienne…
De nature douillette, je me suis dit : « bon allez secoue-toi ! ».
Je suis donc allée seule prendre ma douche. Je me revois encore me savonnant et pleurant de douleur…
Quelques heures après, l’infirmière passe faire sa visite en s’excusant de ne pas être passée plus tôt, celle-ci étant surchargée de travail. Elle me demande comment je vais, comment je gère la douleur. Je lui dit que c’est difficile sans rien, que je suis allée prendre ma douche avec difficulté.
Elle m’a regardé avec de grands yeux, toute étonnée d’apprendre qu’on ne m’avait donné aucun médicament depuis la veille, deux jours à peine après la césarienne ! Elle m’a donné un sucre sur lequel elle avait versé un médicament et je peux vous dire que 5 minutes après, je rigolais, sans doute un peu shootée mais ne ressentant plus aucune douleur !
Je me suis mise à vraiment marcher le lendemain (dimanche). j’ai fait un tour de la clinique, histoire de me dégourdir les jambes. Mon compagnon présent à mes côtés a salué un jeune papa qu’il avait croisé lors de l’attente de ma césarienne. Ce jeune papa dira à mon homme plus tard qu’il était étonné de me voir crapahuter comme ça, sa femme ayant subi une césarienne juste avant moi ne s’était pas levée de son lit depuis l’accouchement. Chaque femme réagit à la douleur comme elle le peut, je pense.
Au bout de 5 jours, n’en pouvant plus et voulant rentrer à la maison avec mon bébé et mon compagnon, je précipitai ma sortie. Le personnel était surpris d’apprendre que je voulais partir, que généralement les patientes sont gardées une semaine après une césarienne. Mais on ne s’opposa pas à mon départ. Après une dernière visite, je pus enfin rentrer chez moi et commencer cette nouvelle vie à trois !
Le retour à la maison : apprendre à se ménager
A présent, il va falloir prendre soin de soi et récupérer ! Voici quelques conseils en vrac qu’on m’a donné et que j’ai suivi. Plus ou moins au début. Lorsque je ne sentais pas de douleurs, j’avais tendance à faire des gestes « normaux » comme si je n’avais pas été opérée. Ayant souvent mal en fin de journée, ma sage-femme m’a poussé à me ménager et m’a mise en garde contre les risques d’éventration… Ça m’a calmé très rapidement ! 😀
- Pendant un mois, il va falloir éviter de porter des choses plus lourdes que votre bébé.
- Ne prenez pas de bain afin d’éviter tout risques d’infection pendant au moins un mois.
- Oubliez pendant un temps toute activité sportive, vous pourrez pratiquer des « sports doux » entre 6 à 8 semaines après l’accouchement. Les sports plus physiques doivent être repris encore plus tard.
- En ce qui concerne la vie sexuelle, il n’y a pas de contre-indications particulières à ce sujet. Quand vous vous sentirez prêtes et que le désir reviendra, vous oserez la reprendre. Mais n’oubliez pas d’avoir un moyen de contraception car vous pourrez retomber enceinte très vite. On conseille aux femmes ayant accouchées par césarienne de ne pas tomber enceinte dans les un an – 18 mois après l’intervention. Vous vous doutez bien qu’il faut que tout soit cicatrisé avant d’accueillir un nouveau bébé dans les meilleures conditions.
- Une fois vos fils résorbés ou agrafes enlevées, massez votre cicatrice avec une crème cicatrisante. Massez-la de manière à ce qu’elle ne durcisse pas et ne soit pas boursouflée. Personnellement, j’ai utilisé la crème Cicalfate. Je trouve la cicatrice très propre, il y a même des endroits où elle ne se voit quasiment plus. Votre cicatrice aura son aspect final environ huit mois après. Aussi, évitez pendant un an de l’exposer au soleil.
- Allongez-vous plus régulièrement que d’habitude (votre corps se reposera) et n’hésitez pas à faire une sieste. On dit que les femmes ayant eu une césarienne sont plus fatiguées que les femmes ayant accouché par voie basse car non seulement elles doivent gérer l’arrivée de bébé mais aussi le choc et la douleur de l’opération. Mais ça dépend de chaque femme.
- N’hésitez pas à déléguer les tâches de la vie quotidienne à vos proches si vous en avez la chance.
- Quand vous vous lavez, lavez votre cicatrice à l’eau claire et séchez-la bien avec un linge propre après.
- Marchez UN PEU chaque jour. Cela accélérera la récupération de votre corps.
- Évitez de conduire dans un premier temps. Les mouvements brusques pourront vous faire mal. Parlez-en avec votre médecin si vous souhaitez reprendre le volant.
Voici donc comment se sont déroulées les suites de ma césarienne. Et pour vous, comment cela s’est-il passé ? Avez-vous des conseils à partager ?
Bonjour, césarienne en urgence également pour nous car Bébé mal positionné & bassin trop étroit (mais ça je l’ai su à la visite postnatal).
Idem le chirurgien a été très rassurant à l’annonce et l’équipe médicale au top. Du moins au début car ils sont vite passés de l’autre côté du champ et m’ont laissée toute seule pour s’occuper de bébé. Pour ma part, j’ai été choquée car je n’avais pas réalisé que j’entendrai tout… On ne sent rien heureusement mais il est important de savoir qu’on est éveillée et donc consciente de ce qu’il se passe autour de nous. On ne voit rien certes, mais si comme moi, tu as une imagination débordante, alors c’est comme si tu étais à côté des médecins ? J’étais loin d’avoir les épaules pour gérer ça à ce moment là. J’étais épuisée par les 46h précédentes (déclenchée un dimanche à 9h / césarienne à 7h le mardi).
Les douleurs ont été quasi inexistantes pour moi, bien que rire et tousser étaient très gênants. J’ai pu me mettre debout 9h après ma césarienne. Ça me tirait et j’avais surtout l’appréhension que ça s’ouvre. Les premières 72h, je prenais bébé uniquement assise. N’ayant pas eu la chance d’avoir mon homme à mon chevet la nuit, j’ai redoublé d’imagination pour le récupérer de son berceau tout en restant assise dans mon lit. Vive les lits d’hôpital ! Sinon au bout du 4e jour, je faisais déjà plusieurs tours de l’étage. Je n’avais pas le droit de sortir et ça aussi c’est dur ! Car j’ai passé 8 jours enfermés dans une chambre (pas la même) entre le déclenchement et la sortie de la maternité. J’espère avoir apporté de nouvelles précisions avec mon vécu.
Restez bienveillantes envers vous même, on est toutes différentes et on n’a pas le même seuil de résistance à la douleur.